St Jean-Baptiste

C’est, d’un point de vue architectural, la plus moderne des quatre églises de la paroisse Saint-Gilles. Détruite en effet pendant la Seconde Guerre Mondiale, la Chapelle dite « des Récollets » (ordre mendiant issu de celui des Franciscains), en plein quartier des Glacis, fut d’abord remplacée par un lieu de culte provisoire, dédié à Sainte Jeanne d’Arc, pendant les années 1950. L’église Saint-Jean-Baptiste, semblable à la proue d’un grand vaisseau de briques rouges, s’élève maintenant à son emplacement. 

Sous les crayons et règles des architectes des années 1960, la « nef » classique a pleinement retrouvé son sens et son aspect : l’église tout entière est devenue « bateau », c’est-à-dire grande barque de « pêcheurs d’hommes », prête à recevoir les disciples chaque semaine et à les enseigner pour que leur foi ne défaille pas durant la traversée de leur vie, parfois mouvementée ! Le clocher, sur la place récemment restaurée et agrémentée de plus d’espaces verts, s’apparente à un grand mât dressé. L’ensemble sort de terre comme un navire pourrait être tiré des eaux sombres. 

L’édifice n’étonne pas seulement par sa forme extérieure. En y entrant, le visiteur se trouvera face à un mur immense qui lui fera lever les yeux au ciel… et retrouver, au-dessus d’un simple Christ en croix, une ligne fine et dansante de vitraux bariolés. En se « retournant » – comme on se « convertit » –, il ne sera plus face à un mur de briques opaque, mais devant une cascade en vitrail translucide, qui rappelle aux fidèles qu’ils sont passés des ténèbres à la lumière : s’ils sont entrés pleins d’inquiétudes et d’encombrements personnels, ils repartent dans le monde, en quittant la cérémonie, intérieurement transformés, sur un chemin ouvert et dégagé où le Christ les précède. 

Les différents espaces de l’église jouent sur cette opposition résolue entre l’opacité terrestre et la transparence et pureté célestes. Un grand vitrail, figuratif, réchauffe en particulier le fond gauche de l’église. Il représente la colombe de l’Esprit-Saint dans la lumière solaire, volant au-dessus des flots du monde, destinée à raviver la flamme de l’espérance qui fut celle de Noé et doit être celle aussi de tous les baptisés.

Une représentation de la Vierge, enfin, est remarquable. Réalisée en céramique à la même époque que l’église elle-même, ses traits et couleurs, épurés et doux, répondent à la simplicité et au dépouillement de ce lieu consacré aujourd’hui à Saint-Jean-Baptiste, après le sillage historique des Récollets. L’artiste Jeanne Champillou a choisi de montrer ici Marie en route vers la demeure d’Elisabeth (enceinte elle-même du futur Jean-Baptiste). C’est une Vierge dite « de la Visitation » ou Vierge « pèlerine », qui touche ceux qui la contemplent à la fois par son humanité et par son humilité : enceinte, la jeune femme prend son bâton et se met en route avec foi, redonnant du courage à tous ses enfants, qu’elle vient simplement reconduire avec endurance et tendresse vers le Fils.

Une église moderne empreinte de spiritualité franciscaine, qui maintient vivante l’influence de l’ordre mendiant des Récollets jadis implantés ici, et rappelle la parenté pauvre de Jésus et de Jean-Baptiste prêchant vêtu de peaux de chameaux à l’écart du monde, sur les rives du Jourdain. Tout y est pensé pour montrer que Jésus, déjà victorieux par Son sacrifice, conduit la barque des pécheurs repentis à bon port.

 

Ce qu’en disent les paroissiens, « pierres vivantes » de l’Eglise (Merci à Xavier pour l’attention qu’il nous a accordée).

Le témoignage de Xavier, 50 ans

Depuis combien de temps fréquentez-vous l’église Saint-Jean-Baptiste ? 

12 ans. 

Qu’aimez-vous le plus ici ?

La configuration du lieu – un lieu très ouvert, qui permet de faire assemblée, vraiment. La fraternité qui règne dans cette communauté de paroissiens chaleureux. La liturgie aussi : les chants sont joyeux, charismatiques, pas seulement traditionnels, mais aussi vivants pour aujourd’hui.

Pour mieux vous connaître et faire connaître la vie de nos églises, dites-nous le rôle que vous y jouez si vous en avez un. Sinon, lequel vous intéresserait ?

Je rends des services ponctuels pour l’animation de la messe ; j’aime préparer des jeunes à la relève, et voir qu’ils donnent du souffle et de la vie à nos cérémonies, comme aujourd’hui [jour de la rentrée MJC]. 

Comment imaginez-vous l’avenir de la paroisse ? Quels projets encouragez-vous ?

Je trouve la paroisse déjà bien dynamique, mais nous rencontrons des difficultés dans la communication des informations. Si nous manquons un dimanche ici, quand les annonces sont faites, nous manquons les événements à venir. Il faudrait plus de précisions aussi dans l’information, qui pourrait être mise à jour plus régulièrement, bien visible et/ou audible. (C’est notamment ce qui est visé dans la création du nouveau site internet. Toute l’équipe de la communication est encouragée par Xavier sur ce point ; merci à lui).

Que diriez-vous à quelqu’un qui ne connaît pas l’église Saint-Jean-Baptiste pour l’y inviter ?

Venez en premier lieu parce que vous trouverez une communauté accueillante de gens simples et sympathiques. C’est aussi une église qui invite au recueillement ; on y trouve paix et beauté ; venez contempler Marie de la Visitation, par exemple, ou le Christ aux liens. 

 

L’EVENEMENT A NE PAS MANQUER

Deux neuvaines y ont lieu chaque année, l’une en l’honneur de Saint Jean-Baptiste, l’autre en l’honneur de Sainte Rita. 

 

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