St Martin

La construction de l’église Saint-Martin fut entamée au XIXème siècle, en raison de l’accroissement de la population dans le quartier dit « de la Basse-Ville », entre les canaux de Bergues et des Moëres. Les anciens paroissiens de ce quartier se rendaient auparavant dans une petite chapelle, celle du cimetière Saint-Eloi de l’époque, qui se révéla trop étroite et trop vétuste pour accueillir les nombreuses personnes venues de la campagne pour travailler à la ville… En ce XIXème siècle industriel, la Basse-Ville connaît en effet des aménagements d’écluses, de ponts et de canaux qui contribuent à son dynamisme : des péniches le traversent quotidiennement, en provenance et en direction de Furnes ; l’activité, liée au port de Dunkerque, y est très dense. A la veille de la Première Guerre Mondiale, une ligne de tramway bien fréquentée desservira aussi la rue du Fort-Louis, face au parvis de l’église Saint-Martin, tous les jours.

Un premier projet d’architecture, néo-gothique, fut étudié pour cette nouvelle église, mais refusé à cause de son coût élevé. C’est la proposition de l’architecte Delvelle, inspirée de l’art roman, qui l’emporta finalement : l’actuelle église Saint-Martin, en forme de croix latine avec deux flèches aériennes en façade, elle-même ornée de trois rosaces (une centrale et deux secondaires, de part et d’autre de la première), fut érigée entre 1864 et 1867, sous Napoléon III. 

L’intérieur donne une belle impression d’élancement grâce aux voûtes et aux deux galeries qui encadrent la nef. Des vitraux colorés au fond de l’église, chaleureux, accueillent aujourd’hui encore des fidèles qui se rassemblent notamment dans le chœur le mercredi soir. Les peintures en revanche, représentant aussi la vie de Saint-Martin et réalisées à la Belle-Epoque par Deconinck, de Meteren et Cleenewerck, ont malheureusement disparu, bien que les dommages de guerre au XXème siècle aient été moindres sur cette église que sur celle de Saint-Eloi par exemple. L’église Saint-Martin fut même parmi les premières à recevoir à nouveau des paroissiens après les dégâts causés par la Seconde Guerre Mondiale. L’inconvénient en est que les travaux, de ce fait, n’ont pas été réalisés dans le détail ; la pollution a continué par ailleurs d’endommager ce quartier, et l’église connut encore un nettoyage de sa façade il y a une quinzaine d’années. 

Notons enfin que le vitrail du fond de l’église représente l’épisode de la vie de Saint-Martin fidèlement célébré encore le 10 novembre par les Dunkerquois : on dit que Saint-Martin perdit son âne dans les dunes à proximité de la ville, et que les habitants du coin l’aidèrent alors à le retrouver, munis de lampions. Les enfants sont encore invités le 10 novembre, en souvenir de cet épisode, à se promener ensemble avec des petites lanternes – elles sont aisément réalisables, à faible coût et en s’amusant, grâce à des légumes de saison évidés et sculptés… Si vous n’avez jamais fait partie de la bande, n’oubliez donc pas cette année de participer à la quête commune et joyeuse du fameux âne de Saint-Martin !

Une église parfois méconnue à Dunkerque, mais qui s’est implantée au XIXème siècle dans un quartier aujourd’hui encore populaire, où la convivialité et le partage sont quotidiennement pratiqués au travers d’initiatives locales dynamiques. Les fidèles s’y réunissent dans l’intimité plutôt le soir, à la lumière bienveillante de Saint-Martin, qui continue d’inviter petits et grands à se retrouver autour de l’essentiel. 

Ce qu’en disent les paroissiens, « pierres vivantes » de l’Eglise (Merci à Mauricette pour l’attention qu’elle nous a accordée).

Le témoignage de Mauricette, 67 ans

Depuis combien de temps fréquentez-vous l’église Saint-Martin ? 

20 ans.

Qu’aimez-vous le plus ici ?

Le fait que nous nous retrouvons dans le chœur en fin d’après-midi. C’est une petite assemblée chaleureuse, familiale, le mercredi et le samedi soir.

Pour mieux vous connaître et faire connaître la vie de nos églises, dites-nous le rôle que vous y jouez si vous en avez un. Sinon, lequel vous intéresserait ?

Je suis accompagnatrice pour la paroisse. Je vais souvent à l’église Saint-Jean-Baptiste, où je propose notamment les lectures du jour à des personnes venues assister à la messe du dimanche. J’accompagne aussi au baptême (parents faisant baptiser leur nouveau-né).

Comment imaginez-vous l’avenir de la paroisse ? Quels projets encouragez-vous ?

Je souhaite qu’il y ait plus de jeunes parmi nous ; ils apportent toujours de la vie dans nos églises.

Que diriez-vous à quelqu’un qui ne connaît pas l’église Saint-Martin pour l’y inviter ?

Venez avec des amis, surtout si vous êtes jeunes – et n’hésitez pas à participer, c’est important. Vous serez bien accueillis.